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12.4.05

humeur du jour :

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine

(Verlaine, Romances sans paroles)

galejade à  15:00

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9.4.05

Réjouissant : Picabiette prend le transsibérien

Moins réjouissant : Samba est dans un sale état

et elle n'est pas la seule, d'ailleurs :



galejade à  01:06

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8.4.05

Après Bouvier, passer à Vian (ah, ça finira bien par donner quelque chose) :
"Aussi longtemps qu'il existe un endroit où il y a de l'air, du soleil et de l'herbe, on doit avoir le regret de ne pas y être."

"Il vaut mieux être déçu que d'espérer dans le vague."

Et puis :
"Je voudrais pas crever
Avant d'avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
Les singes à cul nu
Dévoreurs de tropiques
Les araignées d'argent
Au nid truffé de bulles

Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un côté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraiment que quatre
Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d'égout
Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizarres

Je voudrais pas finir
Sans connaître la lèpre
Ou les sept maladies
Qu'on attrappe là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me feraient de peine
Si si si je savais
Que j'en aurai l'étrenne

Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Tout ce que j'apprécie
Que je sais qui me plaît
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d'algue
Sur le sable ondulé
L'herbe grillée de juin
La terre qui craquelle
L'odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle que voilà
Mon Ourson, l'Ursula

Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux

Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleurs
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs
Des jardiniers joviaux
Des soucieux socialistes
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir et à z-entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir

Et moi je vois la fin
Qui grouille et qui s'amène
Avec sa gueule moche
Et qui m'ouvre ses bras
De grenouille bancroche

Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d'avoir tâté
Le goût qui me tourmente
Le goût qui est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir goûté
La saveur de la mort..."

(d'une plume d'élève :

Je voudrais pas crever
Sans être allé aux Indes
Sans avoir fait le tour du monde à cheval
Sans être allée taper la causette
Aux étoiles)


Moralité, je reste ou je pars ? "La question ne se pose pas. Elle en est absolument incapable : il y a trop de vent." (mais qu'est ce que j'irais faire où tu n'es pas ?)

galejade à  22:07

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17.2.05

Janvier 2000, j'étais à l'hôpital, elle était plus faible que moi.

Mazeppa dit :
Et j'ai peur que tu meures
Mazeppa dit :
Je serais morte aussi
paloma dit :
ne dis pas ça
paloma dit :
ce serait différent, mais tu continuerais, et il y aurait du beau à vivre
Mazeppa dit :
Non. Tu ne sais pas.


Oh ce qu'on peut être con parfois.

galejade à  18:29

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Lorsque j'étais lycéenne, j'avais un ami corbeau. Je l'avais baptisé Mauvaise augure mais Chan, qui lui, avait un rat nommé Peste soit, disait que ce nom était trop long ; ce fut donc un corbeau anonyme.
Entre midi et deux heures, fuyant la cantine et son troupeau béant, j'allais m'asseoir sur les planches en contreplaqué, devant les préfabriqués, au fond de la cour. Je posais mes tomates cerises, et le corbeau, qui n'était jamais bien loin, venait se poser et trier dans la barquette. Nous nous entendions bien : il aimait plonger son bec dans les grosses trop mûres, j'aimer croquer les petites dures qui explosent sous la langue.
Une chatte avait accouché de six boules de poils sous un des préfas. Leur monde s'arrêtait avec la fin du sol de ce bâtiment de fortune. Il faisait sombre là dessous : je les présumais aveugles, ou sur le point de le devenir. Ils ne lapaient pas le lait, crachaient les boîtes pour chats (j'avais pourtant essayé plusieurs "saveurs"...), et étaient incapables de manger les bouts de jambon, si petits qu'ils soient coupés. Il fallut donc se résoudre à prémâchouiller le jambon, se coucher par terre, ramper jusque sous le préfa, et tendre, avec un geste doux et lent (ils étaient sauvages), la bouillie de cochon mort. Le corbeau observait le rituel en balançant la tête à droite. Je ne l'ai jamais vu passer dessous voir ce à quoi je pouvais bien m'intéresser.
Quelques jours après sa naissance, un chaton est mort. Les autres étaient couchés les uns sur les autres près de lui comme à leur habitude. On aurait pu croire qu'il dormait. J'ai creusé la terre, je l'ai posé dans le trou, et je l'ai recouvert d'herbe fraîche et de terre. C'était un vendredi, un matin où j'étais arrivée plus tôt pour les forcer à boire un peu. Le lundi suivant, un autre chaton était mort. Ca puait. Lorsque j'ai tendu la main pour le prendre, les autres ont hurlé et m'ont griffée. Le corbeau m'a regardé avec un air dépité. Je l'ai enterré près de son frère.
Et puis, les quatre autres ont vécu. Ils ont fini par accepter le thon et toutes sortes de patés, et boire de l'eau et du lait. De temps en temps, ils filaient de sous le préfa de gauche à sous le préfa de droite, et refaisaient le chemin inverse à toute allure. Le corbeau et moi, on les regardait avec une curiosité amusée. Ils avaient pris des forces.
Ca a duré jusqu'à la fin de la seconde. Pendant les vacances, j'allais les voir de temps en temps. Ils avaient l'air de bien se débrouiller seuls. Le type qui tondait la pelouse et faisait toutes sortes d'activités mystérieuses dans le lycée leur donnait à manger et à boire. L'été est venu, je n'ai plus vu les chats, à mon entrée en première ils n'étaient plus là.
Le corbeau, quelques fois encore, s'est étonné de ne pas me voir ramper avec mon jambon prémâché, et est allé pencher la tête sous le préfabriqué. J'ai pensé qu'ils avaient grandi, qu'ils étaient partis voir ailleurs s'ils pourraient y être plus libres ou plus heureux. Après la fin de ma terminale, je n'ai plus revu non plus le corbeau. Je me disais que ça faisait partie de la vie, ces entrées et sorties incessantes des uns dans la vie des autres.

Enfin, j'étais un peu triste, quand même.

galejade à  15:14

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16.2.05

Eli... Je n'ai pas trouvé le poème en russe, ni une traduction plus fidèle ; tu te souviens ? Et l'éternel sorbier est devenu érables.

Ma poitrine semblait étroite,
Mes pas légers étaient pressés,
Et, distraite, j'avais passé
Mon gant gauche sur ma main droite.

Que de marches ! Qu'elles sont dures !
Elles n'étaient pourtant que trois...
Dans les érables passe un murmure,
Passe et me dit "Meurs avec moi !"

Inconstant, cruel, monotone,
Le sort m'a comme toi meurtri.
Et je répondis à l'automne
-Avec toi je mourrai, chéri-

Je me tournais vers la maison
Obscure, et vis que dans la chambre
Brillaient encore des bougies d'ambre...
Rencontre ultime, et sa chanson !

galejade à  16:56

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Trouvé ça par hasard.

galejade à  15:56

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